Impossible de passer à côté : une substance dangereuse, même diluée, appelle une vigilance de chaque instant. Les entreprises du bâtiment et les artisans le savent mieux que quiconque : les produits chimiques, omniprésents dans leurs ateliers et sur les chantiers, n’autorisent aucune approximation. Les règles de classification, d’étiquetage et d’emballage sont d’une rigueur absolue. Savoir repérer d’un coup d’œil une étiquette, c’est déjà mettre un pied dans la prévention des risques chimiques. Petit tour d’horizon, très concret, des étiquettes de sécurité à connaître en entreprise.
Plan de l'article
Les étiquettes, à quoi servent-elles ?
Derrière chaque nettoyant, chaque pot de peinture ou bidon de décapant, se cache une étiquette qui ne tient pas du simple détail administratif. Dès qu’un pictogramme de danger ou qu’une étiquette produit dangereux s’affiche sur l’emballage, il faut s’attendre à manipuler un produit contenant une substance à risque. Et à appliquer sans détour une série de précautions : consignes de stockage, modalités de transport, recommandations d’utilisation ou encore gestion adaptée des déchets.
Les étiquettes jouent sur plusieurs tableaux pour faire passer leur message. On les croise sous des formes variées : la bombe stylisée signale un risque d’explosion, un point d’exclamation désigne un produit irritant, le cercle enflammé trahit un comburant… Face à ces signaux, impossible de faire l’autruche : il s’agit de se protéger, peau, yeux, voies respiratoires, selon la nature du produit.
Le règlement européen CLP
Le règlement européen CLP (Classification, Labelling and Packaging) pose un cadre strict pour la classification, l’étiquetage et l’emballage des substances chimiques dans toute l’Union européenne. Il concerne tous les secteurs, et notamment le bâtiment et les travaux publics, où la manipulation de produits à risque fait partie du quotidien.
Deux mentions d’avertissement, à connaître sur le bout des doigts, sont définies par ce texte : « Attention » et « Danger ». Un produit « Attention » présente un risque modéré, tandis que « Danger » signale une menace bien plus sérieuse. Une simple différence de mot qui, sur le terrain, change tout en matière de sécurité.
Quelles sont les pictogrammes et les mentions de danger selon CLP ?
Les fabricants comme les importateurs sont tenus d’indiquer précisément le niveau de danger de chaque produit chimique commercialisé. Pour y parvenir, ils s’appuient sur des mentions de danger et des pictogrammes, tous codifiés par le règlement CLP. On distingue trois grandes catégories de dangers :
1, Les dangers physiques
Voici ce qui caractérise ces risques :
- Cinq pictogrammes spécifiques : J’explose / Je flambe / Je fais flamber / Je suis sous pression / Je ronge
- Des mentions de danger commençant par H2xx
2, Les dangers pour la santé
Pour les repérer, voici les éléments à connaître :
- Quatre pictogrammes distincts : Je ronge / Je tue / Je nuis gravement à la santé / J’altère la santé ou la couche d’ozone
- Mentions de danger débutant par H3xx
3, Les dangers pour l’environnement
Cette catégorie se reconnaît grâce à :
- Deux pictogrammes : Je pollue / J’altère la santé ou la couche d’ozone
- Mentions de danger commençant par H4xx
Quid sur l’étiquette et la fiche de données de sécurité selon CLP
Pour chaque produit chimique, le règlement CLP impose une transparence totale : l’étiquette et la fiche de données de sécurité (FDS) doivent mentionner toutes les informations utiles. Voici ce qui doit impérativement y figurer :
- L’identité du fournisseur
- Le nom exact du produit
- La mention d’avertissement « Attention » ou « Danger »
- Les pictogrammes de danger associés
- Les mentions de danger commençant par H, qui explicitent la nature du risque
- Les conseils de prudence, signalés par un « P », sélectionnés selon l’usage du produit
- Le nom chimique de certaines substances déterminantes pour la classification
- Le numéro d’index ainsi que les numéros CE et CAS
Un coup d’œil averti sur une étiquette ou une fiche de données ne relève pas du simple réflexe administratif. C’est le premier rempart face aux risques chimiques, une habitude qui, chaque jour, fait la différence sur le terrain. Les codes changent, les dangers persistent : l’étiquette, elle, reste le meilleur allié pour ne pas se tromper de flacon.



